Pour relever l’école, le choc des idées

L’école est épuisée, mise en danger par le rouleau compresseur de la néolibéralisation qui brise le travail de celles et ceux qui s’y engagent ! L’absence de moyens amplifie le défaut de protection des jeunes citoyennes et citoyens. La loi du plus fort économique impose les valeurs de violence dans toute la société et dans le champ éducatif. Il y a urgence à réanimer une république sociale.
Nous avons recueilli des avis d’enseignantes, d’enseignants et de parents d’élèves…

Des constats dramatiques

Une réelle perte de chance à cause de postes non pourvus, d’absences non remplacées ; une insuffisance de la formation initiale et continue des enseignants ; une faiblesse du nombre des AESH ; la discrimination accentuée par l’hypocrite « Choc des savoirs », par les réformes successives du lycée…

Le premier ministre avait dit à la rentrée « Il y aura un enseignant devant chaque élève ». La réalité est tout autre. L’expertise des enseignants est niée, confisquée. Le gouvernement cherche à transformer les enseignants en exécutants.

À Vitry, toutes les écoles sont concernées par les postes non pourvus et/ou l’insuffisance des remplacements. Voici quelques exemples.

Montesquieu : une classe sans enseignant pendant 7 semaines après un mois de poste non pourvu. Jean Moulin : 196 demi-journées non remplacées et en maternelle, une seule remplaçante pour deux classes ! Blaise Pascal : 7 semaines non remplacées. Makarenko : 19 jours de congés paternité non remplacés. Marcel Cachin B : 50 jours non remplacés.

Des propositions et des perspectives

Pour une école publique, laïque, émancipatrice et égalitaire pour tous.

Arrêter la succession des réformes menées sans concertation, sans étude d’impact et sans évaluation. Imposer une réelle égalité sur le territoire en termes de moyens ; Reconnaitre et respecter les enseignant·es et les parents aujourd’hui dévalorisés. Organiser une vraie formation pour les enseignants, suivie d’une formation continue adaptée. Consacrer du temps de réflexion et d’échanges sur les enjeux du métier.

Donner une reconnaissance et un salaire qui correspondent aux exigences attendues. Cesser le recrutement de contractuels qui sont placés dans des situations impossibles.

Combler les besoins en RASED complets (réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté) ; en éducatrices et éducateurs spécialisé·es ; en infirmièr·es scolaires ; en AESH (Accompagnant·es des élèves en situation de handicap) ; en remplaçants formés ; en CMPP (centres médico -psycho-pédagogiques) avec de meilleures capacités d’accueil ; en orthophonistes…

La nécessité d’agir

Des actions sont nécessaires à court et moyen termes car l’école est à bout et ne donne pas les mêmes chances à tous les enfants.

Parents, enseignants, élus et citoyens doivent exprimer une résistance déterminée face aux réformes successives qui menacent l’école de la République et plus largement la cohésion nationale. Il faut opposer au « Choc des savoirs» qui institue en fait le tri des élèves, accentue les inégalités, empêche les solidarité au sein des classes, « un choc des moyens » avec en priorité la baisse des effectifs et lutter contre la suppression des 4 300 postes prévue à la rentrée !

Le gouvernement est sourd malgré toutes les batailles courageusement engagées. Il faut le mettre en demeure d’agir, déposer des recours, porter plainte contre l’État pour perte de chances des élèves. On peut organiser localement des mobilisations devant une école différente chaque semaine, tenir des compteurs d’absence et de non-remplacements.

Faut-il tout bloquer pour être enfin entendus ?

Tri des élèves à l’école, sélection des patients à l’hôpital, recul des droits des usagers partout… Tout cela va à rebours de l’éthique professionnelle des agents publics. Les Services Publics perdent, faute d’ambition et de moyens, leur capacité à tenir ensemble la société.

Des décisions politiques doivent réaffirmer le caractère essentiel et universel des Services Publics pour construire du commun et préparer l’avenir.