Peut-on loger sans bétonner ?

Le 29 novembre 2022, l’Esprit Vitry organisait le premier atelier-débat, dans le cadre de CAP VITRY 2030. Fabien Gantois, Président de l’ordre des architectes de l’IDF était l’invité de la soirée, pour discuter de la crise du logement et de la densification. 

Voici une courte synthèse des échanges, par l’animateur de la soirée.

Le diagnostic

La crise du logement est générale sur tout le territoire avec des zones plus tendues que d’autres, dans les métropoles ou les quartiers périphériques. Malgré cela, on constate une baisse de la construction et des politiques publiques en régression (État, Région IDF et désormais le département), la fragilisation des offices HLM par les regroupements, et la fin des appels d’offres et de la mise en concurrence.

De plus, l’appauvrissement des familles, les loyers chers, les difficultés croissantes pour se loger concourent au phénomène de ghettoïsation. Plus les gens sont modestes, plus ils sont assignés à résidence. La densité est à la fois réelle et ressentie. Elle est en général mal vécue : la hauteur des immeubles, l’habitat collectif, le malaise de vivre dans des tours, la promiscuité. La densité, c’est aussi l’environnement des habitants : la vie collective, les relations, l’accessibilité, les circulations, les espaces publics, les jeux et les parcs, les services, la mixité…

Les pistes d’amélioration

Reconstruire la ville par l’action publique, des logements moins chers, de qualité avec des espaces verts, des services de proximité, des nouveaux usages en lien avec les enjeux écologiques et la sobriété énergétique. Combattre la spéculation foncière. Le Bail réel solidaire est une solution pour les classes moyennes mais ne remplacera pas le locatif social indispensable pour une majorité de la population. La diversité sociale et culturelle à préserver, distincte de la « spécialisation sociale », l’équilibre des territoires, reconstruire sans forcément démolir.

L’incontournable parole des habitant·es 

Les élu.es doivent piloter avec une vision partagée, construire avec et pour les usagers, fabriquer la ville démocratiquement par le débat ; en privilégiant la qualité des formes urbaines et des espaces, des logements modulables, des espaces publics appropriables, la proximité des emplois, des moyens de transport collectifs.

En résumé

La densification doit être douce, sans traumatisme, en limitant les démolitions au strict nécessaire, dans le respect des espaces, en privilégiant la réhabilitation, en inventant de nouveaux modèles, par la puissance publique et en associant les habitants… le débat et l’implication de tous et toutes au cœur des futurs projets. λ