Mobilisé·es pour nos retraites
Six colères s’expriment ici, débordent dans Vitry et convergent pour faire du mois de mars un mois de lutte et de victoire.
Léa Perotin
Responsable départementale de RED Val-de-Marne
« Dès qu’il y a une attaque anti-sociale du gouvernement, nous les jeunes, nous sommes présent·es ! Contre Parcoursup, contre la réforme des retraites fin 2019 déjà, contre la réforme du bac…
Le gouvernement est sourd à la revendication massive de retrait de sa réforme. Il nous méprise et utilise même le mensonge pour la faire accepter !
Habitant·es des banlieues, nous sommes encore plus victimes de cette politique. Nous devrons encore plus vite rentrer dans le monde du travail pour avoir les 43 années de cotisations, au détriment d’une orientation choisie et adaptée. Avec la réforme du lycée professionnel c’est la double peine pour les lycéen.nes en filière pro, très nombreux-ses en Val-de-Marne.
Les revendications des jeunes, ce sont celles des travailleur-ses : ne pas nous tuer à la tâche toute notre vie ! Il faut se mobiliser, organiser des blocus. Nous avons la force d’obliger le gouvernement à reculer ! »
Eden
Lycéen à Vitry-sur-Seine et militant au Poing Levé
« À Révolution Permanente, je côtoie des personnes immigrées, arrivées au cours de leur vie, exerçant les métiers les plus pénibles et dont la santé au travail est la plus compromise… Jamais, ils n’auront 43 annuités de cotisation ! Augmenter l’âge de départ à la retraite est anti-social, anti-femmes, anti-immigrés, anti-jeunes, anti-tout ! Ce qui me met encore plus en colère, c’est que le gouvernement ne considère pas que les jeunes sont concernés par la retraite ! Elle nous concerne car nous allons travailler toujours plus jusqu’à mourir au travail ! »
Isabelle Taillard
Enseignante
« 37,5, 40, 42 et maintenant 43 annuités, voire plus. Ils ne s’arrêteront jamais ! 33 ans que j’enseigne, les réformes des retraites s’enchainent et ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts ! Si on ajoute à cela la décote sur le calcul des retraites, les 20 ans de gel du point d’indice et les revalorisations qui ne rattrapent pas l’inflation, la colère est plus que justifiée pour mes collègues et moi.
Il n’est pas étonnant que le recrutement de nouveaux enseignants devienne compliqué. Alors, avec tous les autres salariés, je suis déterminée à stopper ce projet et ce gouvernement ! »
Gwenn Thomas-Alves
Lycée Jean Macé, Président de la FIDL 94
« Ma colère est fondée sur deux points principaux :
* Le mépris envers les jeunes: depuis le début de la mobilisation, on ne nous considère pas comme des citoyens; ça ne nous concernerait pas. Les remarques se multiplient dans les médias !
* Nous les jeunes, on est directement concernés. Déjà il y a 18 % de chômage parmi nous, il y aura encore plus de jeunes sans travail et à la Banque Alimentaire !
Avant nous, les jeunes se sont battus contre le CPE avec succès au début des années 2000. On peut le refaire. Le 19 janvier, il y avait peu de jeunes, puis de plus en plus avec la multiplication des blocages! Une dynamique forte qui ne demande qu’à grandir! »
Elsa Kaczmarek
Conseillère municipale du groupe Vitry Rassemblé
« La retraite est un des trésors de ce dispositif génial qu’est la Sécurité sociale. Impossible de se plier au fatalisme que d’aucuns essaient de nous imposer ! La Sécu nous garantit de pouvoir nous soigner et bien-vivre malgré les coups durs de la vie avec pour mot d’ordre « À chacun selon ses besoins et de chacun selon ses moyens». Si ça, ce n’est pas une promesse de solidarité ! »
Katia Lagard
Enseignante et militante
« Qu’ils prennent sur les superprofits ou la fraude fiscale.
Pas moyen qu’ils prennent sur nos vies !!! Marre, marre, marre de cette vision des choses !!!
Ce n’est plus possible de continuer comme ça !!! »