Mobilisé·es pour le service public d’Éducation

Le constat est terrible. Rien ne va plus du côté de l’école. Au-delà d’un témoignage en forme d’état des lieux vitriot, Isabelle, enseignante, dit sa colère et sa combattivité, Gwenn, lycéen, nous présente le choix de l’unité des syndicalistes lycéen·nes.

Dans les rues de Vitry, la colère contre la dégradation continue du service public de l’enseignement.

Le constat des conditions catastrophiques de ce 1er trimestre fait l’unanimité. Il est général et partagé. Équipes enseignantes et administratives, agent·es territoriaux, parents d’élèves ou élu·es expriment leur inquiétude et incompréhension, tout particulièrement à Vitry.

L’absence de classement REP (Réseau d’Éducation Prioritaire) prive plusieurs établissements des moyens nécessaires, malgré des combats menés de longue date. Les effectifs des classes explosent (jusqu’à 28, 30 élèves), empêchent l’accompagnement nécessaire à chaque enfant, particulièrement à ceux qui en ont le plus besoin. Le « Vivre Ensemble » est souvent mis à mal, avec des tensions parfois vives et la multiplication des conseils de discipline.

Des postes d’enseignant·es et d’enseignant·es spécialisé·es sont non pourvus. Les absences ne sont pas remplacées. Le recours à des contractuel·les insuffisamment formé·es est massif .

D’autres adultes manquent également : gestionnaires et agent·es comptables, infirmier·es, psychologues, assistant·es social·es ou AESH (Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap). Ils sont pourtant essentiels à la vie des établissements et au bien-être des élèves.

Des combats énergiques ont été engagés dès la rentrée. Ils se poursuivent. Parents, enseignant.es, élu·es et parfois même les élèves sont impliqué·es. Plusieurs réunions et manifestations ont eu lieu depuis septembre pour sensibiliser à l’enjeu majeur qu’est l’école et tenter d’obtenir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des établissements et l’épanouissement des élèves.

Aux côtés des manifestants, Isabelle Lorand, conseillère municipale,
Marion Martin et Hocine Tmimi, deux de nos conseillers départementaux.

Témoignage : Isabelle Taillard, enseignante

« Pas de prof, pas de remplaçant, pas d’AESH, pas d’infirmière scolaire, pas de médecin scolaire, pas d’agent comptable, pas suffisamment d’AED… Des élèves sans affectation, des classes surchargées, des fermetures de classe, des dysfonctionnements par manque de personnel, des formations au rabais, des pressions pour signer le pacte (proposer aux enseignants de travailler plus), des enseignants contractuels sans formation. De la maternelle au lycée, rien ne va plus !
Et puis des résistances, des profs, des personnels, des parents qui se mobilisent à Vitry pour réclamer une école de qualité, des grèves, des initiatives devant le rectorat, des courriers au préfet, des audiences, une manif à Vitry, la communauté éducative ne laissera pas le gouvernement dégrader notre école. »

Isabelle Taillard, enseignante

Témoignage : Gwenn Thomas-Alvesn, porte-parole de l’Union Syndicale Lycéenne

« L’unité est un facteur crucial de la réussite d’un mouvement. Ce constat-là, nous l’avons dressé dès mars 2023 avec les organisations syndicales lycéennes. Notre objectif était donc tout tracé : chercher l’unité du mouvement lycéen, absente en 36 ans d’histoire. Ce vendredi 3 novembre, nous avons fondé l’Union Syndicale Lycéenne, un syndicat lycéen unifié avec les anciennes fédérations de la FIDL, la Voix lycéenne, des fédérations du MNL et la quasi-totalité des syndicats locaux comme l’UPL, la CSTE, l’ULF, AEB ou encore IEL.

Cette nouvelle organisation, qui marque un tournant, va enfin être l’outil qui permettra aux lycéen·nes, et uniquement les lycéen·nes, de s’en saisir pour mener à bien la lutte contre la casse de l’École orchestrée.

Baisse de moyens, manque de professeurs, Parcoursup, réforme du baccalauréat professionnel, SNU, inaction climatique, précarité, violences policières, etc. Toutes ces causes seront défendues par l’Union Syndicale Lycéenne. »

Gwenn Thomas-Alvesn, porte-parole de l’Union Syndicale Lycéenne