CENTRE-VILLE · SEINE-GARE · ARDOINES

Si le compte n’y est pas, c’est qu’ils ne veulent rien entendre

Projet de Rénovation Urbaine en centre-ville, Zones d’Aménagement Concerté à l’est de la ville (ZAC des Ardoines et ZAC Seine Gare) notre ville se transforme … Mais ce qui bouge répond-il à nos attentes, « Vitry va-t-elle rester Vitry ? ». L’inquiétude est justifiée ! Coté Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) comme côté Opération d’Intérêt Nationale, la pression libérale des promoteurs modèle les transformations en cours ; et comme tout esprit de résistance de la municipalité semble s’être évanoui en même temps que l’arrivée d’un maire que les Vitriot·es n’ont pas choisi, notre belle ville ne risque-t-elle pas d’y perdre une partie de son âme ? À moins que les citoyen.nes s’en mêlent !

« 2 pour 1 » : 2 logements neufs pour 1 détruit. Vitry a indiscutablement marqué de son empreinte la pratique de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) dont la règle était de 1 (logement social) construit pour 1 détruit, le reste de la « rénovation » profitant surtout aux promoteurs via l’accession à la propriété ou le locatif « libre ». Cette singularité du premier programme de rénovation du quartier « Balzac » fut le fruit de la détermination des élu·es d’alors, de la force de l’OPH et de la SEMISE, agrégeant autour d’eux le monde HLM pour opposer à la logique libérale de l’Etat, celle du besoin des habitant.es, pas seulement celles et ceux du quartier concerné, mais aussi des familles de toute la ville en attente d’un logement.

Certes, les conditions de financements des projets via l’ANRU se sont durcies, les financiers font la loi, comme à la tête de l’Etat, mais le bel esprit de résistance de notre ville s’est-il à ce point évanoui qu’il faille accepter ce nouveau programme de rénovation urbaine que nous a présenté le maire il y a quelques semaines ?

En vérité rien n’obligeait que « Vitry » ne se couche ainsi face aux exigences des logiques libérales et financières qui pilotent les projets labellisés « ANRU ». Le compte n’y est pas. En matière de logement au loyer accessible, à peine prend-on en compte les besoins de relogements et de décohabitations… Quelle réponse aux besoins des actuels demandeurs de logements quand on sait que l’essentiel, pour ne pas dire la totalité des programmes de constructions de logements sociaux nouveaux ne le seront que pour compenser les démolitions… Que dire de l’abandon de tout projet de réhabilitation des logements de Mario Capra ou du square de l’Horloge ou de la pauvreté des intentions du côté du quartier du 8 mai 45. Et si ce nouveau projet « ANRU » porte en lui quelques belles améliorations urbanistiques en centre-ville, il n’en reste pas moins marqué par la logique de l’aménagement des abords des gares du Grand Paris Express : éloigner les « pauvres » ; faire place nette à la spéculation.

« Rien ne se fera sans vous » aime à répéter Mr Bell Lloch. Mais n’est-ce pas un projet ANRU déjà bouclé qui nous a été présenté, au grand dam des habitants du quartier Robespierre ? Et ce « sans vous », rime-t-il avec l’abandon d’un outil local d’aménagement, de construction et de gestion de logements sociaux, ou celui du combat pour le départ du dépôt pétrolier « SEVESO » ou encore avec le « laisser-faire» municipal qui préside désormais face aux opérations de l’Opération d’Intérêt National (les ZAC Seine Gare et des Ardoines !!!). Si le compte n’y est pas, c’est qu’ils ne veulent rien entendre.