Coeur de ville : une rénovation indispensable
Après la « révolte des banlieues en 2005 » deux décisions se sont imposées : améliorer le cadre de vie et développer les transports en commun dans les quartiers populaires. L’ANRU, Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, était créée et dotée d’importants moyens. La construction du métro Grand Paris Express était décidée. À Vitry, une fois la station de l’Hôtel de ville gagnée, Jean-Claude Kennedy a fixé un nouvel objectif avec les habitants : obtenir les moyens de rénover le cœur de ville, de Defresne au 8-Mai et Commune de Paris. Une large concertation a été engagée. Dans les conseils de quartiers, les associations ou les centres de loisirs, lors des fêtes du Lilas ou de rendez-vous en bas de chez vous… la créativité des Vitriot·es est sollicitée.
Un enjeu politique et social majeur
Aux contraintes de financement s’ajoute un autre enjeu. L’arrivée du Métro, en faisant flamber le prix du foncier, est aussi une énorme opportunité pour les spéculateurs. Côté radieux, l’ANRU améliore le cadre et la qualité de vie d’un quartier, d’une ville. Côté obscur, c’est aussi un prétexte à démolir du logement social situé en cœur de ville pour dégager du terrain aux promoteurs.
Pour défendre Vitry et être à la hauteur de l’ambition de notre ville, les quelques démolitions décidées avec les habitants doivent être associées à des reconstructions sur site. Il est inacceptable de reléguer les plus modestes à distance de la gare. Inacceptable que le projet fasse l’impasse sur l’amélioration des structures sociales (comme le CMP et le CMPP), culturelles ou sportives… Inacceptable que le projet renonce à la rénovation du square de l’horloge et Acacias, de Commune de Paris, et limite l’intervention au Huit Mai à la démolition de la tour Ampère renonçant à l’action sur le marché et les commerces. Cela malgré un endettement majeur pour les bailleurs sociaux : 60 millions d’euros pour l’OPH.
Pour faire simple, le projet tel qu’il était accordé par l’État en 2019 était loin de nous satisfaire. Comme nous nous y étions engagés, nous devions en appeler à votre mobilisation pour gagner ce bras le fer.
2017 à 2019 : vous imaginez la rénovation
Le cadre du projet, qu’on appelle protocole de préfiguration, a été signé en 2017 par Jean-Claude Kennedy et par l’État. Il concernait un périmètre très large : les quartiers Germain Defresne, square de l’Horloge, Robespierre, Audigeois, Commune de Paris, Mario Capra, Huit-mai.
Lors de multiples réunions de proximité, entre 2017 et 2019, vous avez fixé vos orientations pour le cœur de ville. Vous souhaitez des commerces, des espaces verts, des lieux de rencontre (restaurants, cafés…) et de culture (cinéma). Vous voulez que les habitants de Vitry, de tous âges et de toutes origines vivent ensemble. Vous souhaitez des déplacements entre les quartiers plus faciles. Vous souhaitez développer de l’emploi de proximité (PME, artisanat…). Vous souhaitez des améliorations mais vous ne voulez pas tout bouleverser. Vous n’avez demandé la démolition que de trois immeubles : tour Ampère au Huit-mai, des « maisons » avenue Barbusse et la tour à Robespierre.
2019 : revirement de l’état
En 2019, l’État fait marche arrière : l’ANRU annonce réduire son investissement. Finies les rénovations du square de l’horloge, de Commune de Paris, de Victor Hugo, du marché et des commerces du Huit-mai. Et, c’est le comble, pour se financer, l’ANRU veut transformer le logement social autour de la gare en logements privés. Cela veut dire éloigner les plus modestes à distance des transports et du centre-ville. Jean-Claude Kennedy a alors mobilisé la ville pour un bras de fer avec l’État dont Vitry a le secret !
2022 : pas de bras-de-fer avec un bras cassé
Le 14 février 2022, l’actuelle municipalité a proposé au Comité national d’engagement de l’ANRU le dossier de renouvellement urbain de Vitry qui n’a été présenté ni aux 30 000 habitant·es concerné·es, ni même au conseil municipal. « Il s’agit du projet de 2019 » nous dit-on. Mais, le budget est amputé de 150 millions (-30 %) du budget prévisionnel et le projet prévoit la démolition de 490 logements sociaux pour seulement 143 reconstruits sur site.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le projet n’est toujours pas accessible sur le site de la commune. Dès que nous le connaitrons, nous vous informerons et envisagerons avec vous des suites à donner. λ