Hocine Tmimi publie « Français, tout simplement »

UNE PLUME POUR VITRY

Ce livre rafraichissant et facile à lire mêle l’histoire intime de ce Vitriot, prof, élu, père et son engagement collectif. Avec un regard plein de tendresse et de respect sur celles et ceux qui habitent « les quartiers », il pointe un grand malentendu entre les dirigeants et le peuple français. Hocine Tmimi affirme que pour être une nation forte, il faut chasser la haine et faire place à la justice et à la dignité.

En pleine révolte de cet été, un gamin m’a dit sa souffrance de ne pas être un français comme les autres. J’ai lu dans son regard, le poids de ce manque de reconnaissance. Et je me suis dit que je ne veux surtout pas que cette question traverse l’esprit de mes enfants et perturbe leur avenir. Par ce livre, j’espère porter un message d’espoir en levant des malentendus navrants.

Je crois qu’il est toujours vain de juger un évènement sans comprendre comment il s’inscrit dans un temps long et combien il raisonne en chacun. Pour comprendre et faire sauter des verrous, il faut connaitre l’histoire. Par l’exemple, l’absence de discours clair sur la colonisation me blesse même si je ne l’ai pas vécue personnellement parce que mes parents en ont souffert. De même, les idées reçues sur le coût de l’immigration affectent la personne et le citoyen. En parlant de mon père qui a participé à construire le réseau routier, j’abonde concrètement dans le sens de toutes les études démontrant que les immigrés produisent de la richesse.

Au contraire, ces annonces me confortent dans la nécessité de témoigner car il y a vraiment une méconnaissance de la situation des quartiers. En accablant les familles populaires, immigrées ou pas, Mme Borne aggrave encore une situation qui est à la racine des problèmes. Et puis, alors que la société française est de plus en plus tolérante, la puissance publique passe son temps à montrer les divisions et les mauvais côtés. Ce n’est pas ma conception de la politique qui, pour moi, a vocation à unir.

C’est vrai qu’il est problématique de fabriquer des cités d’habitants les plus en difficulté. Cette ségrégation se retrouve à l’école du quartier avec les conséquences que l’on connait. Mais la première ministre ne dit pas où seront logés les plus pauvres. Et surtout, elle n’avance aucune piste pour répondre à la crise du logement.  Parce que je défends la mixité sociale, je prends le contrepied de son discours. Par exemple, je mets en débat des solutions pour permettre aux 70 % de français éligibles au logement social d’en obtenir un.

Je rêve qu’il parle à tout le monde, même à celles et ceux qui ont le moins l’habitude de lire. C’est pourquoi j’ai décidé de faire des dédicaces dans plein de petites rencontres de proximité, d’appartement… Je rêve qu’il contribue à retisser des liens que les politiques menées depuis des décennies ont abimés. Et puis modestement mais avec fierté je rêve de porter un message de fraternité et d’unité pour faire nation ensemble